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Les Achats face au SaaS


Les solutions en mode SaaS : une véritable rupture dans l’offre auprès des Directions Achats ?

Le métier de l’acheteur consiste en particulier à anticiper l’offre du marché fournisseur, à en comprendre les évolutions et à savoir bien caractériser, sur chaque segment de marché fournisseurs (éditeurs, SSII, hébergeurs de service,…) quelle est la création de valeur que l’on achète ; un principe que l’on pourrait résumer par : quels sont  les métiers de base de mes fournisseurs, et qu’en attend mon entreprise ?

L’offre Saas qui se développe actuellement à grande vitesse vient, sur ce registre, de faire bouger les lignes de manière significative.
Un acheteur de logiciel aguerri vous expliquera tout d’abord que les grands acteurs du marché font une fois de plus une opération de marketing pour séduire de nouvelles cibles, en particulier les PME/PMI.

Mais si on en croit l’expert Louis Naugés  qui a toujours été visionnaire avec des prises de position indépendantes, il s’agit bel et bien d’une révolution, qu’il nomme révolution industrielle informatique, dans laquelle on peut englober plus largement l’offre Cloud Computing (http://nauges.typepad.com/my_weblog/2011/01/saas-software-as-a-service-la-r%C3%A9volution-industrielle-informatique-des-logiciels-.html)

Cependant, ce type d’offre n’est pas nouveau ! Au début des années 2000 dans la mouvance des places de marché des solutions d’e-achats ont été proposées aux Directions Achats en mode hébergé à l’extérieur de l’entreprise, citons par exemple Synerdeal, devenu depuis Synertrade, ou bien Hubwoo. Dans le domaine du CRM, Salesforce a lancé son offre sur le marché à peu près à la même époque, dans le même mode de commercialisation avec une tarification à l’usage. On parlait alors de mode ASP pour Application Service Provider, traduit en  français par FAH pour Fournisseur d’Applications Hébergées.

Il y a néanmoins une clarification à apporter sur la différenciation entre l’offre  ASP et l’offre SaaS afin de répondre précisément à la question que tout acheteur doit se poser à savoir : qu’est ce que j’achète et quels sont les engagements et les obligations du vendeur et de l’acheteur ?

La différenciation majeure, qui conditionne toute la stratégie d’acquisition pour l’entreprise acheteuse, est que l’offre ASP au sens strict est un moyen d’une part de transformer un contrat d’achat de licence en contrat de location avec une notion de droit d’usage, et d’autre part d’externaliser l’hébergement et le support utilisateur à un prestataire sachant que c’est l’éditeur qui porte le contrat de service, en sous traitant généralement la prestation technique auprès d’un hébergeur.

Avantages : le client lisse ses coûts sur plusieurs années, avec une offre de service évolutive (on parle de scalabilité) assortie d’une clause de réversibilité, ce qui devrait être de nature à limiter les risques. Ajouté à cela que la DSI est beaucoup moins sollicitée du fait qu’elle n’a pas à assurer le support utilisateur.


Aujourd’hui la quasi-totalité des éditeurs de solutions, en particulier sur le domaine du e-achats qui intéressent directement les Directions achats utilisatrices, proposent les deux modes soit acquisition soit location avec un point d’équilibre financier généralement situé entre 4 et 5 ans.

Ce qu’apporte comme évolution majeure le mode SaaS – le vrai mode SaaS devrait on dire, le faux étant l’offre ASP traditionnelle – c’est que l’éditeur ne maintient plus qu’une seule version de son progiciel sur une plateforme dite multi tenants, où bien entendu chaque application client est hébergée avec son paramétrage et ses données propres le tout sur une partition de serveurs sécurisée et réputée étanche vis-à-vis des données des autres clients. Au risque de nous répéter rappelons juste que ce modèle avait déjà été imaginé au début des années 2000 avec les places de marché, et qu’il a plus ou moins bien fonctionné - c’est un euphémisme- la maturité du marché n’étant pas encore là.

Nous pouvons maintenant nous poser la question de ce que le mode SaaS apporte réellement de révolutionnaire, est-il éligible en toutes occasions ? In fine la maturité tant au niveau de l’offre que de la demande est elle bien là ? Et pour répondre aux besoins métiers des Directions achats est-ce un nouveau paradigme ?  Étant consultant achats et ancien Directeur Achats je me garderais bien de me prononcer pour les autres métiers supports de l’entreprise.



Par Alain Alleaume, Altaris







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